Mercredi, L'Unécof commençait sa campagne sur l'enseignement supérieur inclusif: "La réussite, c'est pour tout le monde!". Le but étant de faire connaître aux étudiants en situations de handicap leurs droits de bénéficier d'aménagements raisonnables, et de sensibliser étudiants et professeurs à la thématique. Cette campagne commençait le 10/10, journée internationale du Dys*, par une journée conférence/workshop à la Haute Ecole Galilée.
Trois intervenants sont venus nous parler de l'enseignement inclusif et de la réalité des étudiants à besoins spécifiques. Très vite, on se rend compte que, malgré qu'un décret soit mis en place depuis 2014 pour accompagner du mieux possible toutes les situations de handicap dans l'enseignement supérieur, des problèmes existent toujours et qu'en pratique, il y a encore de grands progrès à faire.
Tout d'abord, on se rend compte qu'être étudiant et être en situation de handicap, ce n'est pas toujours facile. Prenons l'exemple des troubles de l'attention (qui toucherait +-5% des étudiants dans le supérieur) : seriez-vous capables, pour tout un cours, d'écrire avec l'autre main que celle avec laquelle vous écrivez habituellement? A quoi ressembleraient vos notes à la fin du cours?
Ensuite, à travers des échanges avec des étudiants, nous avons également constaté qu'il n'était pas toujours facile de demander des aides aux établissements: peur de se sentir stigmatisé ("mais pourquoi lui il a droit à 15 min en plus d'examen?"), rejeté. Il est indispensable que les mentalités changent!
En outre, dans la même optique, on se rend compte également que les professeurs ne sont pas toujours formés ni ouverts pour accueillir les étudiants en situations de handicap. Nous avons entendu des étudiants dire "on m'a dit que je ne pourrais jamais être prof car je suis dyslexique", ou "on nous a dit qu'on ne formait pas de journaliste en chaise". Ces propos sont inacceptables.
Enfin, on se rend compte que les établissements manquent cruellement de moyens pour développer les aides et les accompagnements pour les étudiants en situations de handicap. Les services sociaux sont débordés et les demandes sont croissantes. Les ressources, tant humaines que matérielles, sont limitées, ce qui empêche le bon développement des aides et de l'enseignement inclusif.
Nourrie par cette journée, l'Unécof tient à mettre en lumière diverses demandes:
- Nous voulons une augmentation réelle du budget alloué à l'enseignement inclusif, cohérent avec les besoins criants actuels, sans quoi l'inclusion ne pourra jamais fonctionner réellement.
- Nous voulons que tout professeur reçoive une formation sur l'enseignement supérieur inclusif et soit sensibilisé à la thématique
- Nous voulons qu'une AA soit destinée à l'enseignement inclusif dans la formation initiale des enseignants
L'Unécof continuera sa sansibilisation par son site internet d'information (www.enseignement-inclusif.be), sa campagne d'affichage et ses formations à destination des conseils étudiants. N'hésitez pas à revenir près de nous si vous désirez des affiches ou une formation!
