top of page

FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS

          L’idée de la réforme initiale des enseignants a été initiée par le Ministre de

l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, lors de la précédente législature.

Cette réforme a pour but de former des futurs enseignants de grande qualité, afin de faire

de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles un enseignement d’excellence.

Cette réforme de la formation des enseignants se concrétise puisque désormais, le projet

est inscrit dans un avant-projet de décret, adopté en février 2018 en 2e lecture. Cette réforme propose de très grands changements dans la formation initiale des enseignants : l’allongement des études de 3 à 4 ans, la possibilité de mener un master de spécialisation d’une année supplémentaire, l’organisation de ces études en co-diplomation ou coorganisation, la possibilité pour les futurs professeurs d’enseigner dans plusieurs niveaux (maternelle et primaire, primaire et secondaire), la modification des disciplines, l’obligation de passer un test de maîtrise en langue française, etc.

​

          L’Unécof, depuis le commencement des travaux, a participé et suivi de très près à l’élaboration de la réforme. Aujourd’hui, nous nous opposons à la réforme telle que présentée par le Ministre Marcourt, et ce, pour plusieurs raisons, notamment:

 

Tout d’abord, nous nous montrons réceptifs au bien-fondé de l’augmentation de la formation en 4 ans, mais seulement si cette mesure allège le rythme d’études pour les étudiants qui sont, aujourd’hui, majoritairement surmenés, et si une revalorisation du métier d’enseignant, notamment via une revalorisation salariale, est prévue. Cependant, dans l’état actuel des choses, nous n’avons encore aucune information disponible quant à cette revalorisation salariale qui nous semble essentielle si les futurs professeurs étudient une année de plus. Puisque nous ne connaissons pas les contenus et la charge des futurs cours enseignés, nous n’avons pas non plus la certitude que cette dernière année permettra à l’étudiant d’alléger son rythme d’étude.

 

Ensuite, nous voulons être certains que les appariments, disciplines proposées aux futurs professeurs dans lesquels ils se spécialiseront, soient pensés en lien parfait avec le Pacte d’Excellence ; en effet, on ne peut séparer les domaines d’études dans lesquels les futurs professeurs seront spécialisés des cours qui seront enseignés dans le cadre du Pacte d’excellence. Puisque les cours du pacte d’excellence ne sont pas encore actuellement définitivement fixés, comment peut-on proposer des domaines d’études pertinents ?

 

En outre, nous nous montrons opposés à l’obligation de formation des futurs enseignants en co-diplomation ou coorganisation (pour rappel, l’idée est que chaque étudiant ait des cours dans au moins deux types d’enseignements différents, à savoir Haute Ecole, Université, ou Ecole Supérieure des Arts). En effet, nous ne voyons ni l‘intérêt ni la pertinence de cette mesure. Cette obligation est contraire à la liberté de l’étudiant, qui, en choisissant d’être formé dans une Haute Ecole en particulier, ne désire pas spécialement avoir des cours dans un autre établissement qu’il n’a pas choisi. Cette obligation de codiplômation ou coorganisation engendre également des contraintes pour l’étudiant en termes de déplacement : coût, temps perdu dans les transports, etc.

 

De plus, bien que nous soyons favorables à un test de français non-contraignant et gratuit qui puisse permettre à l’étudiant de cibler et comprendre ses lacunes et atteindre un excellent niveau de français via des remédiations, nous sommes opposés au projet de test de maîtrise de langue française tel que présenté par la réforme : en effet, celui-ci est finalement contraignant puisque si, à la fin de sa première année, l’étudiant qui a raté le test, échoue aux 5 crédits supplémentaires qui lui ont été octroyés, il est contraint de se réorienter et ne peut donc poursuivre les études initialement choisies. Nous ne pouvons accepter un tel procédé.

 

Enfin et pour conclure, nous sommes conscients qu’une réforme doit être mise en place et que celle-ci pourrait être bénéfique pour l’ensemble de la société. Nonobstant, la réforme, telle que présentée actuellement, ne peut absolument pas être mise en place pour l’année académique 2019-2020. Nous voulons, pour le bon déroulement de la transition au sein des établissements mais également parce que de trop nombreuses inconnues subsistent, que la mise en œuvre de cette réforme soit reportée à l’année académique 2020-2021.

​

          L’Unécof rassemble la voix des étudiants en pédagogie à travers des groupes de travail à ce sujet, et les relaie lors des commissions au sein de l’ARES, mais également au sein du cabinet Marcourt, et continuera à faire porter sa voix dans les prochains mois afin que cette réforme soit menée sans engendrer d’impact négatif pour les étudiants.

bottom of page